AVRIL 2019 CHAUMONT-SUR-LOIRE ART CONTEMPORAIN





MARS 2019
CHAUMONT SUR LOIRE

LA BEAUTÉ, TOUTE CRÉATION ARTISTIQUE ET LITTÉRAIRE SONT UNE SUBLIMATION. OÙ EST LA PLACE DE L’ART VÉRITABLE ? OÙ RETROUVER LE SENS DU BEAU ? « LA BEAUTÉ POUR MOI, EST ESSENTIELLE. » NOUS DIT GAO XINGJIAN. CE PRIX NOBEL DE LITTÉRATURE LANCE UN APPEL POUR UNE NOUVELLE RENAISSANCE. UN RÉEL BONHEUR DE POUVOIR PARTAGER CETTE NOUVELLE ÉDITION DANS UN LIEU TOTALEMENT INCONTOURNABLE DE L’ART ET DES JARDINS. LES ROIS DE FRANCE NE SE SONT PAS TROMPÉS. C’EST ICI PRÉCISÉMENT, DANS CE PARC DOMINANT LE FLEUVE, AU CŒUR DES PAYSAGES CULTURELS DU VAL DE LOIRE QU’IL FAUT PARTAGER CE FESTIN D’ÉMOTIONS.

« L’Art de vivre au Domaine de Chaumont, c’est une expérience globale mêlant architecture, art et création, une expérience qui touche l’esprit, l’imaginaire ». Chantal Colleu-Dumond Directrice du Domaine, Commissaire de l’exposition ne cesse de nous surprendre.

Beauté, rêve, poésie, de quoi avoir le tournis. C’est simple, soit l’on se dirige en premier au Château, ou bien on le réserve pour une fin triomphale. Quoi qu’il en soit dans le parcours, la rencontre artistique avec Gao Xingjian restera ancrée dans les neurones qu’on le veuille ou non. Ce grand artiste chinois, qui embrasse toutes les disciplines, travaille sans cesse, comme tous ceux qui ont tant à transmettre. « Quel honneur d’être à Chaumont, c’est pour moi un vrai conte de fées. Mon travail est illusoire. Je fais toujours dans l’improvisation, avec la musique, Bach comme il se doit, pour la méditation ». L’émotion, l’image, l’interprétation. Trente et une années de travail dans son atelier parisien. Des formes rondes ? Ça peut être une pierre, un crâne. Les lignes plus foncées, une rivière. Depuis 1978, il utilise exclusivement l’encre de Chine. « L’image n’a pas à s’adresser au langage. L’encre permet le flou, évoque beaucoup de choses, comme dans les rêves. » C’est après avoir vu au musée Picasso de Nice, une encre de Chine, qu’il délaisse l’huile.
Toujours au château, dans la salle à manger, près de la table mise et couverts dressés, attendant les invités, à la Galerie Haute de l’Asinerie, ou bien aux écuries, interpellation, questionnement, accompagnés d’une envie folle de toucher les œuvres quand on découvre le travail de Christian Renonciat. Maître dans l’art de surprendre le regard. Il crée à partir du bois, sans dessin, sans préparation, il écrit la matière, son style, unique, porteur de questionnement et de quiétude. En regardant ses œuvres, il nous vient une envie de se poser un moment sur un sofa, ou un vaste matelas et de ne plus parler. Que la rêverie gagne, face au travail de celui qui sait comme personne faire parler le bois. « Un intarissable plaisir. »

Encore et toujours les idées et les rencontres. À Chaumont, cette année ce sera un magnifique hommage à l’inclassable Agnès Varda qui se réjouissait de voir « l’art intégré à la nature ». Chantal Colleu-Dumond ayant mis une attention bien particulière afin de recréer l’atmosphère du lieu où habitait l’artiste à Paris. L’installation : trois œuvres dans la cour, trois pièces sur cour. L’univers, la poésie de la photographe, cinéaste et visual artist. Que du bonheur.

Vincent Mauger, un jeune artiste de Loire.
Avec une démarche artistique très pointue, une sculpture pas trop ronde, une sphère, pas tout à fait, on a l’impression qu’elle se tient en équilibre sur la pente entre les écuries, la Loire et le château. Paradoxe, on voit un dessin dans l’espace. Les lignes se brouillent même si on est devant une sphère, ou une structure suivant l’endroit où l’on se positionne.

Une orangerie dans le Château, juste là où elle devait être.
Cette œuvre signée Marc Couturier Artiste de la Fondation Cartier, a trouvé place dans le vestibule. L’artiste souligne : « Jamais nous n’avons eu des reflets comme cela ! » La lumière à travers les vitraux fait scintiller le bleu de Vincennes, les feuilles des orangers en bronze, et les oranges en barbotine ont été conçues à Limoges.

Stéphane Thidet à la Grange aux Abeilles fait pleurer des pierres. Ayant une passion pour les éléments naturels, son travail tient à la fois de la sculpture et de l’installation.

Pour clore la promenade culturelle, on doit se poser dans le parc, à droite du château, juste au-dessus du fleuve pour comprendre l’œuvre de l’artiste ghanéen El Anatsui qui a dressé des gabarres, bateaux de Loire, symbolisant les « passeurs oubliés » au service des hommes. Peut-être aussi, le signe du départ, du voyage qui transporte des idées. Création 2019.
On peut voir jusqu’au 3 novembre, sous le signe du rêve et de la poésie, le savoir-faire de douze artistes. Une saison d’art à faire rêver !

TEXTE: CATHERINE TARALON
PHOTOS:MARC BROUSSARD
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Gao Xingjian

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Christian Renonciat

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Agnès Varda

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Vincent Mauger

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Stéphane Thidet

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Stéphane Thidet

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El Anatsui

Loire Vallee Magazine